24 août 2006
V comme ville...
V comme Versailles… Une ville dont les touristes ne visitent et ne voient souvent que le château. Une ville en vis à vis permanent avec ce vestige royal, comme un phare qui éclaire les nuits, comme un cœur qui bat du souvenir de son histoire.
Toi, ville de rois, auréolée du faste et des lumières d’antan, as-tu bénéficié des lumières éclairant les hautes fenêtres de la galerie des glaces, as-tu goûté les mille couleurs de ses feux d’artifices, t’es-tu désaltérée aux fontaines et aux jets d’eau jaillissants des bassins ?
Derrière le vernis et les dorures de ton illustre vitrine, quelle est ton histoire ? La réponse est peut-être dans les rues de tes quartiers, dans les murs de tes maisons, de tes immeubles. Le goudron de tes avenues n’a pas effacé l’écho lointain des carrosses et du trot des chevaux sur les pavés.
Malgré ce face à face avec le soleil levant, Louis XIV n’a sans doute pas trouvé la formule magique pour que le dieu de la lumière veuille honorer la ville de sa chaleur ! la perruque de ton vieux soleil est devenue poussière et sa statue figée ne trône plus que derrière les grilles de la place d’armes. Qu’à cela ne tienne, j’ai quitté ta grisaille, Versailles !
Il me reste des souvenirs, des tas de souvenirs d’avant que j’ailles vers un soleil du présent. J’ai grandi sous ton aile, vieille ville, et tes larges avenues sont devenues au final, ma piste d’envol. Le nom de tes rues me parlait bien avant que je ne leur donne un sens ; Les rue du hasard, Ste victoire, de la Bonne Aventure, le passage de l’Avenir se mêlaient aux noms d’illustres généraux où de célèbres écrivains ; A Porchefontaine, Molière donne encore la réplique à Corneille, La Fontaine à Victor Hugo… Au hasard de tes rues comme au hasard de ma vie, le V de voyage m’accompagnait comme une voie vers ailleurs. D’autres villes, d’autres régions, d’autres pays, d’autres visages ont croisé mes envies d’évasions. Le grand canal se confond dans mes yeux avec celui de Venise, une autre vieille dame qui se poudre encore pour séduire ses visiteurs. La Ste Victoire n’est plus un nom de rue mais une montagne que le soleil de Provence habille d’un voile rose le soir venu. Le passage de l’avenir s’est ouvert, vers où le vent m’a portée, je t’ai mise dans ma valise, Versailles ! Tes rues ont laissé des empreintes au milieu des veines et des déveines de ma vie, des images dans mes yeux et même vu de loin, les souvenirs ne s’évanouissent pas. Une ville comme un morceau de vie, comme un vêtement qui recouvre les jours et les nuits d’hier. Le V de Versailles s’est envolé vers la Provence, il danse entre Avignon et le Var, au dessus des vallées et des vignes, d’autres villes, d’autres villages, une autre vie...
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